Skip to main content

62. Mon premier séjour à Londres

En 1955, la compagnie Air Liban m’avait chargé d'une mission à Londres afin d'approfondir mes connaissances sur le "sextant périscopique". Cet outil était utilisé pour effectuer des vols en mode IFR (vols aux instruments) où il était nécessaire de pouvoir positionner de façon précise l’avion au-dessus des pays survolés, surtout en Afrique et sur l’Océan Indien où les aides radios étaient rares ou inexistantes.

J’arrivais à Londres par une belle après midi. Je m’installais dans un hôtel que m'avait recommandé notre agent.

Après une bonne douche et un "five o'clock tea", je quitte l’hôtel pour explorer le quartier.

Je remarque dans la vitrine d’une librairie des cartes postales qui m’incitent aussitôt à en envoyer une à Evelyne.

J'en choisis une (le pont de Londres) et je note l’adresse de mon hôtel au dos. Je remarque un peu plus loin une boîte aux lettres, un gros tuyau rouge planté au beau milieu du trottoir, et j'y glisse la carte.

Le lendemain à 18:00, de retour à l'hôtel, le concierge me tend une enveloppe libellée à mon nom,

Je suis très étonné. Comment cela est-il possible? Personne ne connaît mon adresse ici, sauf Evelyne.

J’ouvre l’enveloppe et j'y trouve une feuille polycopiée.

Très étonné je lis …

"Sa très Gracieuse Majesté, la Reine Elizabeth II, 

souveraine D’Ecosse et des Dominions ayant donné son accord en toute confiance quant à la nomination du directeur général de la poste de Grande Bretagne, tient à vous informer qu'au cas où par mégarde vous auriez oublié de composter la lettre à destination du Liban, elle vous prie de passer à votre convenance et votre liberté au premier bureau de poste, afin de remettre la contrevaleur du timbre que le directeur de la poste a bien voulu mettre à votre place pour ne pas retarder votre lettre. Vous pourrez ainsi vous acquitter du montant d'un shilling 

La Reine vous remercie de votre collaboration patriotique".

Je ne suis pas sûr que cette façon élégante d’aviser les étourdis existe encore à Londres.

Grâce à ami navigant de la B. O. A. C., j'avais fait la connaissance d’un certain Mike Steer, ancien navigateur à bord des avions anglais. Il avait été chargé par la B. O. A. C. de former les futurs navigateurs au Liban.

Trois jours après son arrivée, il avait loué une maison à Kaslik, petit village côtier au Nord de Beyrouth, et s’était vu dans l'obligation d’acheter une Citroën, auprès de la concession de Mr Jacques Caporal.*

*blog # 36 du 21 juillet 2021 

Mercredi prochain…. Le client russe de la libraire Embassy

Comments

  1. Chers Sérop et Évelyne,

    Merci à vous deux pour votre gentil mot. Je suis un lecteur assidu des mémoires qui paraissent régulièrement...
    Je vous embrasse tous deux très fort.

    Jean-François

    ReplyDelete
  2. Cher Serop, ton voyage à Pétra me rappelle celui que nous avons fait avec Nour Farra et le groupe de Victor. Quels beaux et bons souvenirs!
    Dis-moi qui est ce Raymond Barre ? l'ancien ministre français? encore un de tes amis célèbres?
    je suis époustouflée ! tu as un beau carnet d'adresses...
    Bonne journée et restez bien au chaud

    ReplyDelete
  3. Une lectrice silencieuse mais admirative de mon oncle bien aimé
    Arielle

    ReplyDelete
  4. La Reine vous remercie de votre collaboration patriotique". Génial !! Merci pour cette petite histoire Londonienne si charmante et désuète :)
    Bisous,
    Oliv

    ReplyDelete

Post a Comment

Popular posts from this blog

78. TEMOIGNAGES DE NOS LECTEURS

"Merci cher Tonton de ces magnifiques témoignages et souvenirs. Je me souviens de vos week-ends à Baabdat chez nous aux temps heureux . Je me souviens de la librairie où je venais découvrir les livres. Je me souviens des pique-niques au retour du ski dans les montagnes généreuses du Liban que tu as su si bien décrire. Sais-tu qu’avec ton patronyme DELIFER on peut faire une belle anagramme ? Oui, nous avons vu DEFILER les souvenirs heureux ou tristes qui resteront dans nos cœurs." Monique et Jean-François Devedjian-Patin

76. HORS SERIE - Sérop Delifer, un siècle d’histoire(s) libanaise(s) [extrait de L'Orient-Le Jour]

Caroline HAYEK, journaliste au journal L'Orient-Le Jour, a découvert par hasard ce blog lors de recherches sur internet. Les nombreux récits ont inspiré la journaliste qui a entrepris d'écrire un article centré sur le plus ancien lecteur du journal. Elle s'est empressée d'entrer en contact avec Sérop pour organiser un entretien chez lui. L'article est paru lundi 26 juin 2022 , en voilà le contenu. PORTRAIT Sérop Delifer, un siècle d’histoire(s) libanaise(s) « L’Orient-Le Jour » est allé à la rencontre de son plus ancien lecteur. Caroline HAYEK Le 8 juillet 1924, les premiers feuillets du nouveau journal L’Orient sortent tout chauds des rotatives d’une imprimerie beyrouthine. À 22 ans, Georges Naccache, son cofondateur et rédacteur en chef, mue par sa passion pour l’écriture et la langue de Molière, est pressé de décrypter le nouvel ordre régional né de la chute de l’Empire ottoman, mais aussi de raconter ce « beau désordre » qu’est le Liban. « Nous vous proposons se

77. La robe de baptême

Nous sommes en 1925. Sitt Nazira Kasparian, la maman d'Evelyne, est assise dans la cour de la maison, et rêve en apportant la dernière touche à une robe en satin blanc qui servira de robe de baptême. Un garçon ? Une fille ? Peu importe, pourvu que le bébé soit en bonne santé.  Sa naissance est imminente.  « Il faut que je me dépêche de terminer cette robe. Je veux qu'elle soit prête à temps afin que tous les invités puissent l'admirer lors du grand jour » pense t-elle. La sage femme est formelle, l’arrivée tant attendue est prévue dans une semaine. « C'est une fille !  Elle s’appellera Evelyne, et cette robe que j’ai cousue avec tant d'amour lui ira à merveille pour célébrer son baptême » jubile sitt Nazira. Evelyne gardera précieusement cette robe pendant des années. Celle-ci servira lors des baptêmes de plusieurs générations de bébés de la famille. Nous sommes en 2022, le 25 février, Evelyne vient d’apprendre la naissance de la petite Max, fille d’Alicia et de F