En 1955, la compagnie Air Liban m’avait chargé d'une mission à Londres afin d'approfondir mes connaissances sur le "sextant périscopique". Cet outil était utilisé pour effectuer des vols en mode IFR (vols aux instruments) où il était nécessaire de pouvoir positionner de façon précise l’avion au-dessus des pays survolés, surtout en Afrique et sur l’Océan Indien où les aides radios étaient rares ou inexistantes.
J’arrivais à Londres par une belle après midi. Je m’installais dans un hôtel que m'avait recommandé notre agent.
Après une bonne douche et un "five o'clock tea", je quitte l’hôtel pour explorer le quartier.
Je remarque dans la vitrine d’une librairie des cartes postales qui m’incitent aussitôt à en envoyer une à Evelyne.
J'en choisis une (le pont de Londres) et je note l’adresse de mon hôtel au dos. Je remarque un peu plus loin une boîte aux lettres, un gros tuyau rouge planté au beau milieu du trottoir, et j'y glisse la carte.
Le lendemain à 18:00, de retour à l'hôtel, le concierge me tend une enveloppe libellée à mon nom,
Je suis très étonné. Comment cela est-il possible? Personne ne connaît mon adresse ici, sauf Evelyne.
J’ouvre l’enveloppe et j'y trouve une feuille polycopiée.
Très étonné je lis …
"Sa très Gracieuse Majesté, la Reine Elizabeth II,
souveraine D’Ecosse et des Dominions ayant donné son accord en toute confiance quant à la nomination du directeur général de la poste de Grande Bretagne, tient à vous informer qu'au cas où par mégarde vous auriez oublié de composter la lettre à destination du Liban, elle vous prie de passer à votre convenance et votre liberté au premier bureau de poste, afin de remettre la contrevaleur du timbre que le directeur de la poste a bien voulu mettre à votre place pour ne pas retarder votre lettre. Vous pourrez ainsi vous acquitter du montant d'un shilling
La Reine vous remercie de votre collaboration patriotique".
Je ne suis pas sûr que cette façon élégante d’aviser les étourdis existe encore à Londres.
Grâce à ami navigant de la B. O. A. C., j'avais fait la connaissance d’un certain Mike Steer, ancien navigateur à bord des avions anglais. Il avait été chargé par la B. O. A. C. de former les futurs navigateurs au Liban.
Trois jours après son arrivée, il avait loué une maison à Kaslik, petit village côtier au Nord de Beyrouth, et s’était vu dans l'obligation d’acheter une Citroën, auprès de la concession de Mr Jacques Caporal.*
Chers Sérop et Évelyne,
ReplyDeleteMerci à vous deux pour votre gentil mot. Je suis un lecteur assidu des mémoires qui paraissent régulièrement...
Je vous embrasse tous deux très fort.
Jean-François
Cher Serop, ton voyage à Pétra me rappelle celui que nous avons fait avec Nour Farra et le groupe de Victor. Quels beaux et bons souvenirs!
ReplyDeleteDis-moi qui est ce Raymond Barre ? l'ancien ministre français? encore un de tes amis célèbres?
je suis époustouflée ! tu as un beau carnet d'adresses...
Bonne journée et restez bien au chaud
Une lectrice silencieuse mais admirative de mon oncle bien aimé
ReplyDeleteArielle
La Reine vous remercie de votre collaboration patriotique". Génial !! Merci pour cette petite histoire Londonienne si charmante et désuète :)
ReplyDeleteBisous,
Oliv