Nous sommes le 23 Mai 1955. A l’occasion du 25ème anniversaire du Cercle de la Jeunesse Catholique, son Président, Charles Hélou, nous invite ainsi que mon frère Paul et sa femme, Virginie à une soirée à l’hôtel Carlton.
Dans le grand salon illuminé, tous les invités sont en grande tenue, l'ambiance est chaleureuse, et l’orchestre parfait etc…
A cette époque, je fumais beaucoup. J’avais un briquet en or qu'un ami m'avait offert.
A un moment, nous nous sommes dirigés vers la piste de danse, l’ambiance était agréable.
A la fin d'une danse, lorsque je reviens à ma place, je remarque que mon briquet, malencontreusement laissé sur la table, s'était volatilisé. Qui avait bien pu le subtiliser? Cela pouvait être n’importe qui, du simple serveur, au plus éminent des membres présents.
J’étais furieux, je tremblais d’énervement je tenais serrée dans la main de toutes mes forces, de peur de trembler, la cuillère à soupe en argent qui était sur la table. J’étais hors de moi, quand sans réfléchir, je la mets dans la poche intérieure de ma veste. Sur le manche était gravé CHB (Carlton Hotel, Beirut),des initiales de l’hôtel Carlton. Evelyne remarque mon geste, elle prend sa cuiller et la met aussi dans ma poche. C’était la première fois qu’une telle chose nous arrivait.
Une tombola était organisée pour les œuvres du Cercle, le gros lot étant une voiture française offerte, par Jacques Caporal, le concessionnaire Citroën au Liban.
Vers une heure du matin, nous quittons le salon. Arrivés à l’entrée, la voiture de la marque Citroën offerte au Cercle par les concessionnaires "Caporal et Moretti" était exposée. Je connaissais bien Jacques Caporal. Il nous arrête, se met à faire l’éloge de l’intérieur de la voiture, et invite Evelyne et Virginie à s’asseoir, pour qu'elles puissent apprécier la qualité des sièges. Il nous prend à part Paul et moi et ouvre le capot, pour nous montrer le moteur dernier cri. Il me dit de me pencher plus en avant pour mieux apprécier les dernières innovations technologiques, lorsque les deux cuillers volées qui se trouvaient dans la poche intérieure de ma veste, tombent sur le moteur en faisant ding-ding.
Mine de rien, je prends les 2 cuillers et les remet dans ma poche, comme si de rien n'était, et nous continuons à admirer le moteur. Evelyne en tenue de bal, à côté de la Citroën
Nous félicitons Jacques, et après lui avoir exprimé notre projet pour un achat futur, nous quittons l’hôtel.
La Compagnie Air Liban avait commencé ses vols en Afrique. Le règlement aéronautique exigeait que pour les vols au-dessus des déserts et des océans, un navigateur qualifié, sachant bien utiliser le sextant périscopique, soit à bord. A cet effet, elle avait engagé un anglais, Mike Steer, ancien navigateur à la B.O.A.C, pour qu'il forme le personnel qualifié à l'utilisation de cet outil très utile pour la "navigation aux instruments".
Mike avait trouvé à se loger à Kaslik, qui se trouve à 20 km de Beyrouth. Il avait donc besoin d’un moyen de locomotion. Il se rend alors chez Citroën pour acquérir une voiture. Il y est reçu par Jacques Caporal. Ils se mettent très vite d'accord pour l'acquisition d'une voiture avec un paiement à crédit, à condition de présenter un garant. "Connaissez-vous quelqu’un qui peut se porter caution pour vous?" lui demande le vendeur. "Oui, je connais bien Mr. Delifer d’Air Liban, "répond Mike, et Jacques Caporal de dire: "Ah, le voleur de cuillers? C'est d’accord, vous pouvez choisir la couleur qui vous convient".
Mammy est un vrai mannequin
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