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Showing posts from March, 2021

20. Un étudiant en 3ème année de Génie à l’U.S.J, qui préférait la peinture aux études

J’aimais beaucoup dessiner et peindre, mais je n’avais jamais pris ces disciplines au sérieux, et de plus, j'étais extrêmement occupé avec mon travail à Air France, ainsi qu'avec mes scouts. En 1946, j’ai pris la décision de m’inscrire à l’Académie Libanaise des Beaux Arts à Beyrouth, et d'apprendre à dessiner. Je caressais aussi l'espoir de peindre plus tard. J’étais un élève débutant, sous la houlette d’un grand peintre: César Gemayel. Tous les soirs, je fréquentais cette institution. L’ambiance était très amicale. Nous étions une dizaine de jeunes gens et deux jeunes filles. Un modèle nu, Mariam, était couchée sur une petite estrade. Nous devions la dessiner. Le chevalet devant moi, le crayon en main, j’ai commencé à faire des croquis. César passait souvent, et corrigeait mes erreurs. C'était un professeur impeccable dont je garde un souvenir inoubliable. Je regrette beaucoup de n’avoir pas pu continuer. Nous étions une douzaine de jeunes, tous assidus. Il y avai

19. Beyrouth, Alep, Milan, Rueil-Malmaison en 3 jours

Un matin de 1976, durant la guerre au Liban, nous apprenons que l’ambassade de France offre aux français résidant au Liban, la possibilité de quitter le pays par voie maritime. L’aéroport de Beyrouth était fermé. Nous n’étions pas encore citoyens français. Je présente notre demande au consulat disant que nous étions intéressés par ce départ vu la présence de nos enfants en France. Après intervention du quai d’Orsay, et grâce à l'action de Laurent à Paris, l’autorisation est accordée. Le lendemain à 6 heures, Evelyne Alain, moi, ainsi que notre chienne Sandy, nous nous rendons à Jounieh où un bateau de guerre français nous attend au large.  Nous quittons le Liban dans l'après-midi, et arrivons à Limassol dans la soirée. Nous dormions sur le pont. Dans la journée, nous passons le temps à l’aéroport de Limassol afin de bien surveiller Sandy. L’après midi, un avion 747 de la Compagnie Air France nous amène à Orly. Georges et Annick nous reçoivent chez eux, à Rueil-Malmaison. Une oc

18. Un jeune scout qui veut faire GESTION et ECONOMIE

JUIN 1950, Albert, un jeune scout de ma troupe, vient me demander de l’aider à continuer ses études à l’Université de Lyon en France, chez les pères Jésuites.  Il a l’intention d’étudier GESTION ET ECONOMIE, cette branche n’étant pas enseignée à Beyrouth à cette époque. Il a déjà sollicité un prêt au sein de sa communauté, mais n’est parvenu à aucun résultat. Après avoir demandé l'aide de personnalités éminentes au ministère de l'Éducation, sans résultat, il vient vers moi, sa dernière cartouche, et me supplie de faire quelque chose. Je vais voir mon aumônier, le Père de Jerphanion (Chancelier à la Faculté de Médecine de Beyrouth), je plaide la cause d'Albert. Le père me demande si je peux me porter garant (moralement). A ma réponse affirmative, il demande à étudier les bulletins scolaires des trois dernières années du jeune garçon. Je fais part des démarches à effectuer à Albert, en lui suggérant de se présenter avec les résultats du collège des trois dernières années et d

17. Le Vol Beyrouth – Abidjan – São Paulo

Alain est appelé à prendre le vol régulier sur Boeing 747 de la MEA, en direction de São Paulo. L'avion doit d’abord faire une escale à Abidjan et quitter le lendemain matin pour São Paulo.  Le soir de son arrivée à Abidjan, seul dans sa chambre, Alain pense compter la somme de ses perdiems *, composée de plusieurs monnaies de pays différents. En prenant la France, par exemple, la monnaie était calculée sur la base de FRANCS, l’Espagne, de PESETAS, la Grande Bretagne de LIVRES STERLING, etc… Alain n’avait jamais calculé les restes des petites monnaies restantes. Elles étaient accumulées dans une grande enveloppe brune. Il n’avait jamais eu l’occasion de les compter.  Le lendemain, départ pour São Paulo. Quelques heures plus tard, l’avion survole la ligne de l’équateur. Arrivé à São Paulo, Alain remarque que l’enveloppe brune a disparu. Il appelle aussitôt la direction de l’Hôtel Hilton, à Abidjan. Le directeur répond que l’enveloppe se trouve en sécurité, chez lui, et sera remise à

16. Les poissons du Koweït

Le 10 janvier 1952, lors mon premier vol pour le Koweït, la première chose qui attira mon attention fut de constater que chacun des membres de l'équipage était muni d'une petite glacière. Quand je les interrogeais sur son utilité, ils me répondirent que c'était : "pour les poissons". Le Koweït n’étant pas encore équipé en électricité, il n'était pas prévu de glacières municipales afin de permettre aux poissonniers de stocker leurs poissons invendus. Par conséquent, le cheikh du Koweït avait exigé que tous les poissons invendus au lever du soleil soient rejetés à la mer, sous peine d’amende. La compagnie Air Liban, ayant l’intention de changer les horaires de ses vols, les équipages lui demandèrent expressément de maintenir l’horaire actuel, de peur de voir leurs achats de poissons compromis. La compagnie n'en tint pas compte, et nos repas de poisson diminuèrent donc. Deux jours plus tard, alors que je faisais partie du vol pour le Koweït, je me munis de ma