61. En 1982, notre "périple" à Pétra en compagnie de Georges, Raymond, ainsi que de nos chères et tendres épouses
Raymond Barre, un ami commun à Georges et moi, m'avait fait part de son envie de découvrir le site de Pétra. Il m'avait demandé si je pouvais organiser cette visite en compagnie de Georges Kasparian et de nos épouses respectives: Maïté, Annick, et Evelyne
Nous arrivons à nous fixer sur quatre jours de voyage.
Le lendemain de leur arrivée, nous quittons Beyrouth en direction de la Syrie. Notre première halte fût la ville de Damas.
Au moment de la visite du souk couvert, nos épouses nous oublient complètement car elles sont happées par les richesses qu'offre le souk de Damas, très réputé pour ses soieries, ses nappes richement brodées, ses tapis persans etc...
Georges, Raymond, et moi-même ne sommes absolument pas sensibles à toutes ces merveilles.
C'est alors que j'ai une bonne idée:
"Et si nous allions au Hammam, avant de visiter la Cathédrale Orthodoxe qui se situe tout au bout du souk?"
Raymond se montre réticent. Je lui fais remarquer qu’au cas où notre pudeur, serait atteinte, rien ne nous empêcherait de quitter les lieux.
J’insiste auprès de Raymond et de Georges, et finalement, ils sont d’accord
Au hammam, nous sommes étonnés de l’accueil princier qui nous est réservé: Tout en délicatesse et d'une politesse extrême.
Nous entrons sous une énorme coupole semblable à celle d'une cathédrale.
Nous sommes accueillis par un syrien corpulent, qui nous invite à nous déshabiller, et nous procure de grandes serviettes propres que nous enroulons autour de notre taille.
Il nous introduit dans une grande salle où une dizaine d'autres clients sont assis, appuyés au mur, enroulés dans leurs serviettes, silencieux, en train de transpirer dans un bain de vapeur.
Nous prenons place près d'eux pour transpirer à notre tour.
Au bout de trente minutes, nous devons nous allonger sur un grand lit, tout en gardant notre intimité.
Une fois étendus, un costaud muni d'un gant de crin dans chaque main, se met à nous frictionner énergiquement de haut en bas, pour évacuer toutes les impuretés. (curieux, qu’il y en ait eu autant.)
Quinze minutes plus tard, un jeune garçon vient nous prendre par la main, car nous sommes assez secoués, et nous conduit dans la grande salle de douche.
Après la douche, je suis invité à me rendre au salon pour goûter à un repos bien mérité, lorsque je remarque Raymond et Georges qui étaient déjà installés, avec un sourire aux lèvres, se prélassant avec une tasse de thé à la menthe.
Quel délice!
Je remarque le sourire satisfait et heureux de Raymond.
"C'est à refaire": me dit-il
Nous arrachons nos chères épouses du souk couvert, et nous dirigeons vers la Cathédrale des Grecs Orthodoxes.
Après la visite de cette très ancienne Cathédrale, nous prenons la grande route (HighWay ) qui nous conduit à Amman, capitale de la Jordanie.
Nous convenons de passer la nuit à Amman, dans un hôtel-restaurant qui nous a été recommandé.
Jusqu’à présent nous avons parcouru plus de 250 kilomètres, et nous en avons encore autant à parcourir le lendemain pour arriver à Petra. Le moral est excellent, et nous rions des traits d’esprit de Raymond que j’apprécie beaucoup.
A Pétra, nous parcourons à pied le sentier du canyon (défilé) large de 3 à 5 mètres, qui serpente entre les deux grandes falaises hautes de plus de 100 mètres.
Après une demi-heure de marche, au détour d’une falaise, voici apparaître "la Cathédrale". Nous sommes saisis d'émerveillement et restons sans voix devant ces monuments incrustés à même la falaise. C’est grandiose.
Ce site archéologique célèbre, datant d'environ 300 ans avant J.C. est classé au patrimoine mondial.
D'un point de vue historique, il s'agissait d'une plaque tournante de routes commerciales au temps des Nabatéens.
Nous passons la nuit à une centaine de kilomètres de Pétra, dans le désert de Wadi Rum, où le lieutenant britannique T. E. Lawrence appelé aussi "Lawrence d'Arabie", avait son quartier général, et d'où il menait ses attaques contre les ennemis des arabes.
Nous étions hébergés dans des tentes individuelles et occupions une tente par couple.
Nos trois tentes étaient situées côte à côte. Le silence était absolu, divin, recueilli.
Je me lève vers 2 heures du matin pour assouvir un besoin naturel, et je suis saisi par la voûte céleste étoilée, d’une incroyable beauté, comme scintillante de diamants.
C'était assurément une des plus belles visions qu'il m'ait été donné de voir dans ma vie.
Dans le silence majestueux, je sens quelqu’un qui s’approche, c’était Raymond. Il me fait part d'un geste de la beauté des étoiles. C'était un spectacle inoubliable.
Je repère les trois constellations dès le premier coup d’œil: "la Grande Ourse" et "Orion". Des étoiles par milliards. J'en ai le souffle coupé. La constellation de "Cassiopée" quant à elle, est reconnaissable à la lettre W, dont la pointe du milieu du W indique l'Étoile polaire.
On a envie de tendre la main et de toucher ces trésors diamantés brillants.
Le matin, nous remarquons non loin de nos tentes, un petit restaurant qui nous sert un café, du thé avec des œufs au plat. Nous marchons dans le désert, silencieux, sur le sable, n’osant pas détruire ce sentiment de beauté qui nous entoure. Nous n’osons pas parler, nous écoutons le chant du vent entre les rochers.
Mais tout a une fin, et nous devons repartir et retrouver la civilisation.
Nous sommes tous d’accord pour retrouver notre cher "Val Fleuri".
Aurons-nous encore la joie de nous retrouver un jour, pour une autre escapade…?
Dans la vie, il faut saisir à tout prix l’occasion qui se présente, car il est bien rare qu’elle se reproduise.
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