La famille Béchir Kasparian avait fait construire un immeuble de trois étages à Aley, une petite villégiature située à 25 kilomètres de Beyrouth, avec une vue imprenable sur la côte, de l’aéroport jusqu’à Jbeil.
Nous y passions nos vacances, et occupions les deux premiers étages, le troisième étant loué à une famille.
Georges Kasparian a voulu agrandir l'immeuble en y ajoutant deux étages supplémentaires. Il souhaitait passer ses vacances en habitant dans l'un des deux étages, et mettre le second en location .
Une fois les travaux terminés, Georges me demanda de publier une annonce dans le journal "L’Orient", afin de trouver un locataire.
Le jour de la parution de l’annonce, nous recevons l'appel d'une personne intéressée qui souhaite visiter l'appartement.
Le rendez-vous est pris pour l’après-midi même. Evelyne s’est proposée pour l’accompagner au départ de Beyrouth.
Lorsque je rentre à la maison ce soir-là, Evelyne me raconte en détails sa rencontre avec le client.
A 15:00 elle a entendu un coup de klaxon. Elle est sortie au balcon pour faire signe qu’elle descendait et a remarqué une voiture blanche, décapotable, avec des sièges rouges, et une dame blonde assise à l'avant.
Elle se met à l’arrière. Le monsieur se présente: propriétaire d’un magasin au centre ville, et la dame assise à ses côtés, est sa femme.
Evelyne commence à indiquer la route. Le client, lui fait comprendre qu’il connaît très bien l’immeuble.
La visite de l’appartement se déroule normalement. Le couple est satisfait, et se renseigne sur les conditions.
Georges avait fixé la location annuelle à 2.000 USD. Le client demande une remise sur le prix. Il est prêt à louer l'appartement à 1.800 USD. Nous lui expliquons que nous devons auparavant obtenir l’accord de Georges.
En redescendant à Beyrouth, Evelyne commence à discuter avec le client, et souligne le fait que les versements du loyer doivent se faire au début de chaque année.
"Car le locataire occupant le 3ème étage, est en retard de plusieurs mois, ce qui nous a obligé à lui intenter un procès.
Nous faisons très attention de ne plus louer à des personnes incorrectes, comme ce monsieur."
En arrivant devant la maison, à Beyrouth, Evelyne continue:
Le couple me remercie, et me dit qu’il attend la réponse de mon frère.
Quand, le soir, j’entends ce qu'Evelyne a prétexté dans la voiture au sujet du locataire incorrect, je me précipite au téléphone et j’appelle de suite le client, pour m’excuser de la gaffe qu'elle avait commise à propos de l'attitude des locataires.
En gentleman, il me répond:
"M. Delifer, Ne vous en faites pas, je connais bien le locataire indélicat, c’est mon beau-père."
WAOUW, je ne savais que répondre.
Le lendemain, je me rends au centre ville, et je trouve le magasin de grand standing sur trois étages de notre présumé locataire.
Je choisis une paire de chaussures, et je me présente à la caisse pour retirer le paquet. Je remarque alors quelqu’un qui me devance. J’avais deviné qu'il s'agissait du potentiel futur locataire.
Le prix indiqué pour les chaussures, était de 34 livres libanaises. Je dépose sur la table 35 livres. L’inconnu fait signe au caissier qui me rend 3 livres au lieu d' 1. Je fais l’étonné, et je me confonds en remerciements, car je n’avais pas demandé de réduction sur le prix.
Les chaussures me revenaient ainsi à 32 livres libanaises.
J’avais deviné que l’inconnu était le propriétaire. Tout sourires, il me dit:
"M. Delifer, c’est un prix spécial de la part de futurs voisins corrects."
Le 4ème étage n’a pu être loué qu’une seule année, car les combats ont commencé en 1974.
En 1972, les chaussures à 34 livres libanaises, représentaient une belle somme. La remise de 2 livres était appréciable.
En effet, à cette époque, le dollar valait 2,25 livres libanaises.
En 1954, J’ai fait l’acquisition d’une voiture Coccinelle Volkswagen à 5,500 livres libanaises.
Actuellement, en janvier 2022, le dollar est à 30,000 livres
Sans commentaires
Celui qui est présent par tous les temps : Qui est-ce?
ReplyDelete-Il est celui qui descend à Beyrouth pour dire bonjour au groupe de marcheurs "Le Liban à petits pas", puis retourne à Broummana
-Il est celui qui se déplace de Broummana à un point quelconque d'où part la randonnée, pour souhaiter à tous une bonne journée et une marche joyeuse
-Il est celui qui m'appelle le Lundi à 9:00 du matin, pour me dire : "Atef, Dimanche, tu n'avais pas bonne mine, est-ce qu'il y a quelque chose qui cloche?"
-Il est celui qui n'oublie personne dans le groupe, et surtout pas les faibles.
-Il est celui qui vient vous visiter quand vous êtes malade, et surtout si vous êtes seul, sans famille. Je l'ai su lorsqu'une dame est venue le remercier lors d'un déjeuner chez les Farra.
-Il est celui qui rassemble autour de lui tous les marcheurs intéressés par ses histoires et ses anecdotes après la marche dans la montagne libanaise.
-Il est celui qui a le visage souriant à tout moment
-Il est celui qui vous donne son repas sans hésiter si vous le lui demandez.
-Il est celui qu'on ne peut pas ne pas aimer.
-Il est celui qui se permet de réprimander les marcheurs pour les faire taire et écouter les instructions, et à qui on obéit avec respect.
-Il est celui qui trouve dans le retour à la nature libanaise, un indice de l'appartenance au Liban, et de son amour pour ce pays. Sinon, pour lui, vous êtes libanais uniquement par la forme et sur les papiers, et non pas par le contenu et l'essence, et j'oserai même dire, dans la quintessence.
-Il est celui, Il est celui ,et beaucoup d'autres.
-Après tout cela, vous l'avez sûrement reconnu. Il est unique: c'est notre cher Sérop Delifer, l'un des piliers de notre groupe :"Le Liban à petits pas".
"Le Liban à petits pas", tient bon grâce à ses guides :Janine Sauma, Georges Farra, Georges Zakhour, et Joseph Fayad. Sans oublier notre coordinatrice, Nelly Abdallah, ainsi que notre chère Thérèse Farra, la directrice des "Lundis des Franciscaines", qui s'est malheureusement arrêtée, faute d'audience.
Nos guides prennent la relève, et "Le Liban à petits pas" continue à gravir les sommets de la montagne libanaise.
Ainsi, Sérop est heureux, et moi de même.
Je lui souhaite ainsi qu'à Evelyne, la joie et la santé
Atef Oulabi.
Professeur d'économie à l'Université Libanaise.