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51. En 1935-36, les débuts du Cinéma à Beyrouth

Des rumeurs couraient selon lesquelles, certaines salles en ville projetaient des photos en mouvement sur des draps blancs. C'étaient des films innocents, de cow-boys pourchassant des indiens dans le désert américain.

Nous assistions aux débuts du Cinéma. Une nouvelle distraction nous parvenait grâce à la technique. Nous étions heureux. Assis sur des bancs, en demi-cercle, nous allions tous les jeudis, avec des amis, regarder, applaudir les films dans des salles ou encore dans des restaurants, dont les fenêtres étaient occultées par des rideaux sombres. Nous emmenions nos goûters, et les partagions entre nous pendant les séances. 

Le cinéma Roxy, qui était pionnier par rapport aux autres salles, projetait en plus du film, sur le côté de la scène, une série d’écritures illisibles correspondant au texte des acteurs. C'étaient les prémices du sous-titrage.

Nous comprenions rarement le vrai sujet du film muet. Parfois, c’était de la musique diffusée à partir d'un gramophone, où on avait installé une sorte de gros entonnoir pour amplifier le son. C'était une musique nasillarde, accompagnée de grincements, que nous trouvions  pourtant superbe. Même la typographie était illisible. Nous devions faire un effort pour comprendre, et celui d'entre nous qui avait compris quelque chose l'expliquait aux autres. C’était un brouhaha inouï; les spectateurs criaient : SILENCE. 

Le temps passant, les films, toujours muets, devenaient plus nets et donc plus intéressants, et les textes écrits sur le côté, nous éclairaient mieux sur le sens du film. Le plus curieux était de voir notre bonheur.

Quelques années plus tard, le film parlant a commencé à être la norme. Nous comprenions l’histoire, c’était une victoire de la technique, ça devenait plus intéressant.

Le prix de départ du billet était de quinze piastres. Il nous était maintenant interdit d’apporter nos goûters, et ceux qui chahutaient étaient renvoyés de la salle.

Les gérants des salles commençaient à projeter des films plus osés et s’enhardissaient. Nous voyions maintenant des scènes d'amour avec de vrais baisers, ainsi que des actrices en petite tenue, sortant de la salle de bain, ou bien en maillot de bain se prélassant à la plage. Ces scénarios audacieux commençaient à intéresser les jeunes.

La suite mercredi prochain: Les AVIS: ancêtres des "Cinés de l’Orient".

Un message important de l'éditeur:

Daddy (Sérop), guidé par la sagesse de sa grande expérience, veut accompagner Laurent en donnant sa voix dans l’urne pour la prochaine nomination du nouveau président libanais. Selon ses mots: "C’est plus qu’une obligation, c’est un devoir à accomplir."

La diaspora libanaise a l'opportunité historique de donner sa voie: https://www.sawtivoice.org/elections


Comments

  1. C'est avec intérêt que je suis les étapes de la vie de Serop dont nous avons apprécié la compagnie.
    Vie parsemée de moments dramatiques courageusement surmontés par une population courageuse.
    Longue vie à votre couple dynamique.
    Alain et Catherine

    ReplyDelete
  2. Bonjour a tout le monde. Je voudrai rajouter un commentaire sur l'inscription pour voter . La date limite est le 20 Novembre. On aura ensuite le temps de decider pour qui voter. Mais cette annee est tres importante , et il y va de la survie du Liban. Donc si vous avez des difficultes pour vous inscrire, contactez moi.

    ReplyDelete

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