Skip to main content

38. A l’occasion du 15ème anniversaire d’une semaine de randonnée, dans le Parc Régional du Vercors (Isère, France)

Durant nos marches des dimanches avec Victor, j’avais remarqué que bon nombre d'entre nous étaient des français installés au Liban, et qui exerçaient les professions telles que professeurs dans les écoles françaises, ou responsables au consulat de France etc... Je sentais un engouement Franco-Libanais pour la découverte du beau Liban.

A la fin de leur période de mission, ces Français nous quittaient à regret et nous gardions d’eux de très bons souvenirs. 

Le 30 Octobre 2005, j’ai eu l’idée d’organiser une rencontre d’une dizaine de jours en France, en réunissant tous ces amis français ayant participé à nos marches au Liban.

J’ai eu recours à Michel B. pour trouver le meilleur emplacement en France. Nous avons commencé à faire des recherches, et nous avons opté pour passer une dizaine de jours à Autrans située dans le Parc Régional du Vercors (Isère), à 35 km de Grenoble, pour un séjour allant du 29 juillet au 5 Août 2006.

J'envoie une lettre à tous nos amis marcheurs français se trouvant en France et ayant participé durant leur séjour, à nos marches dominicales sous la houlette de notre cher Victor, en leur demandant s’ils seraient intéressés par un tel projet.

Je transmets également un courriel d’information, à tous les membres du groupe "Le Liban A Petits Pas", au Liban.

"Chers amis français en France et chers amis randonneurs du groupe de Victor Sauma au Liban.

 Nous organisons pour l’été 2006, une croisière à la découverte des belles montagnes en compagnie des amis randonneurs français ayant séjourné et découvert le beau Liban avec le groupe de Victor. Avant de nous lancer dans cette merveilleuse aventure, nous aimerions avoir votre avis, et votre éventuelle participation".

Je ne m’attendais pas à voir que cette tentative de rassembler les randonneurs recevrait un écho aussi favorable. En effet, la plupart d'entre eux ont répondu affirmativement, au Liban et en France.

Nous sommes arrivés à former un groupe composé de 10 couples français et de 10 couples libanais.

Je leur ai transmis tous les détails concernant notre séjour et leur ai suggéré si possible de régler, leur premier versement directement à l’hôtel "l’Escandille. "

Les libanais ont été enchantés de l’idée d’aller à la rencontre de ces français, dont la plupart avait séjourné plus de trois ans au Liban, et de nous retrouver ensemble pour quelques jours.

Une semaine avant le rendez-vous du jour J à "l’Escandille," et en tant qu'initiateur du projet, j’ai voulu me tranquilliser sur les conditions de l’emplacement et les commodités offertes par l’Hôtel. J’ai préféré inspecter de visu , de peur de m’être trompé .

Dans cette perspective, Evelyne et moi avons quitté le Liban une semaine plus tôt. Nous étions logés chez Laurent à Genève. Le lendemain de notre arrivée, accompagné de Laurent nous nous sommes rendus à "l’Escandille" à Autrans.

L’hôtel offrait un gîte et des commodités bien au-delà de  l’idée que je m'en faisais. Tout était parfait. Evelyne et moi étions satisfaits

Un pavillon entier nous était réservé, ainsi qu’une salle à manger de 40 places. Laurent a admis que, pour le prix, c’était excellent. 

Je n’étais plus inquiet et c’est avec impatience que nous avons attendu le 29 juillet pour nous rendre dans la matinée au Rendez-Vous à Autrans, à la rencontre de tout le groupe.

Je me faisais du souci pour les marcheurs libanais venant de Beyrouth qui devaient transiter par Paris avant de rejoindre l'aéroport de Grenoble, et ensuite arriver à Autrans.

J’ai envoyé un mail à tous les français du groupe, en leur demandant si l'un d'eux passait non loin de Grenoble pour rejoindre Autrans, afin de véhiculer ces marcheurs libanais.

Alain Chassagnard répond à mon appel et me rassure en me disant qu'il mettrait son camping car équipé de toutes les commodités,( lits, revues, télé etc,), à la disposition des voyageurs, et qu’il serait présent à l’aéroport de Grenoble à partir de 13 heures, heure de l'arrivée de l’avion d’Air France.

Il me donne son numéro de portable à transmettre à tous ceux qui auraient besoin de lui Il a ainsi très aimablement assuré la navette entre l'aéroport de Grenoble et Autrans.

Le 27 juillet 2006, veille du départ de Beyrouth, du groupe libanais, la télé, annonce qu’Israël avait  bombardé l’aéroport de Beyrouth, rendant les pistes inutilisables.

J’ai suivi l’émission sur Antenne 2. Je n'en croyais pas mes yeux. Quel malheur! J’étais perdu. Tout tombait à l’eau. Dans quelle situation je me trouvais! Que dire à tous ces amis, surtout à tous ceux qui avaient déjà réglé leur séjour. 

Et dire que j’avais travaillé nuit et jour, pour que cette première rencontre entre les deux groupes soit une réussite.

Qui aurait pu imaginer qu'un bombardement israélien ait pu avoir lieu justement  juste la veille du jour J? 

Heureusement que le groupe n’avait pas pris l’avion, car le retour aurait présenté tout un problème.

J’étais malheureux. J’étais perdu. Tout ce travail de plus de huit mois, devant mon ordi durant des heures, à rectifier, à répondre. C’était un coup dur auquel je ne m’attendais pas. 

Un seul couple sur les neuf couples devant partir de Beyrouth, nous a rejoint, ayant réussi à prendre l’avion de Damas. Il s'agit de Vicky et Omar Jallad.

Notre séjour a été une réussite totale à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Une entente amicale, des souvenirs. Je me rappelle des commérages du groupe laissés aux bons soins de notre chère commère Carmel, qui nous faisait part tous les soirs des péripéties de la journée. Que d’histoires, que de rires!

Les repas étaient bien préparés, nos nuits étaient reposantes, sans oublier notre guide, Antoine. C’était le plus beau cadeau offert par la direction de "l’Escandille."

Le premier contact avec Antoine a eu lieu l’après midi du premier jour. Nous avons fait 2 heures de marche facile, car il souhaitait faire notre connaissance et vérifier notre niveau.

Le lendemain, c’était le vrai contact avec la grande marche, avec des sandwichs dans nos sacs, préparés par l’hôtel, pour le déjeuner du midi. Nous étions enchantés et heureux de suivre ce guide. Il connaissait bien son métier, cet Antoine.

Je me suis souvenu du café. A un arrêt J’ai dit "A la pause, chez nous, on avait du café, préparé par la famille Zakkour". Cette remarque à haute voix n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, car le lendemain, Antoine avait emmené son thermos avec de l’eau chaude, et nous servait le café. Quelle délicate attention!

Il nous guidait d’une main de maître et toujours à notre service, à nous écouter avec le sourire.

De ces marches superbes, dans les forêts surplombant Grenoble, je garderai des souvenirs inoubliables. Que dire de Catherine Chassagnard, qui nous a charmés avec sa belle voix, en chantant l’Ave Maria. et cela, tout en admirant Grenoble.

Antoine était formidable. Il connaissait toute la nature du pays, toute la région, le nom de toutes les fleurs.  

C'était un enchantement de le suivre et de l’écouter.

J’aurais bien voulu faire la connaissance de ces quelques paysans que nous avons rencontrés, et leur dire que nous venions du Liban.

Je profite de cette occasion qui m’est donnée pour exprimer à tous mes amis qui n’ont pu se joindre à nous, à quel point j'ai regretté leur absence.

Mercredi prochain… La maladie d’Evelyne

Comments

Popular posts from this blog

78. TEMOIGNAGES DE NOS LECTEURS

"Merci cher Tonton de ces magnifiques témoignages et souvenirs. Je me souviens de vos week-ends à Baabdat chez nous aux temps heureux . Je me souviens de la librairie où je venais découvrir les livres. Je me souviens des pique-niques au retour du ski dans les montagnes généreuses du Liban que tu as su si bien décrire. Sais-tu qu’avec ton patronyme DELIFER on peut faire une belle anagramme ? Oui, nous avons vu DEFILER les souvenirs heureux ou tristes qui resteront dans nos cœurs." Monique et Jean-François Devedjian-Patin

76. HORS SERIE - Sérop Delifer, un siècle d’histoire(s) libanaise(s) [extrait de L'Orient-Le Jour]

Caroline HAYEK, journaliste au journal L'Orient-Le Jour, a découvert par hasard ce blog lors de recherches sur internet. Les nombreux récits ont inspiré la journaliste qui a entrepris d'écrire un article centré sur le plus ancien lecteur du journal. Elle s'est empressée d'entrer en contact avec Sérop pour organiser un entretien chez lui. L'article est paru lundi 26 juin 2022 , en voilà le contenu. PORTRAIT Sérop Delifer, un siècle d’histoire(s) libanaise(s) « L’Orient-Le Jour » est allé à la rencontre de son plus ancien lecteur. Caroline HAYEK Le 8 juillet 1924, les premiers feuillets du nouveau journal L’Orient sortent tout chauds des rotatives d’une imprimerie beyrouthine. À 22 ans, Georges Naccache, son cofondateur et rédacteur en chef, mue par sa passion pour l’écriture et la langue de Molière, est pressé de décrypter le nouvel ordre régional né de la chute de l’Empire ottoman, mais aussi de raconter ce « beau désordre » qu’est le Liban. « Nous vous proposons se

77. La robe de baptême

Nous sommes en 1925. Sitt Nazira Kasparian, la maman d'Evelyne, est assise dans la cour de la maison, et rêve en apportant la dernière touche à une robe en satin blanc qui servira de robe de baptême. Un garçon ? Une fille ? Peu importe, pourvu que le bébé soit en bonne santé.  Sa naissance est imminente.  « Il faut que je me dépêche de terminer cette robe. Je veux qu'elle soit prête à temps afin que tous les invités puissent l'admirer lors du grand jour » pense t-elle. La sage femme est formelle, l’arrivée tant attendue est prévue dans une semaine. « C'est une fille !  Elle s’appellera Evelyne, et cette robe que j’ai cousue avec tant d'amour lui ira à merveille pour célébrer son baptême » jubile sitt Nazira. Evelyne gardera précieusement cette robe pendant des années. Celle-ci servira lors des baptêmes de plusieurs générations de bébés de la famille. Nous sommes en 2022, le 25 février, Evelyne vient d’apprendre la naissance de la petite Max, fille d’Alicia et de F