Nous étions en juillet 1947.
Notre aumônier scout, le Père de Jerphanion nous proposa de faire un voyage en Palestine pour un camp de 5 jours
A l'époque, la Palestine était facile d'accès par la route, Jérusalem se trouvant à 200 km seulement de Beyrouth!
Nous étions 15 scouts. Les préparatifs du départ expédiés, nous voilà entassés dans un camion de l'armée que le père avait affrété.
Il n'y avait aucun confort dans ce camion poussiéreux. Rien pour s'asseoir ou se retenir . Mais notre joie était immense, et nous traversions allègrement ces paysages verdoyants en respirant encore le bon air du printemps. La mer était bleue et scintillait sous le soleil.
Bien qu'entassés dans ce camion, avec nos sacs à dos à nos pieds, nous étions si heureux ensemble dans cette fraternité scoute qui nous réunissait.
Je m'arrête un moment pour vous dire que c'est moins le récit d'un pèlerinage en Terre Sainte que je vais conter que des IMPRESSIONS à jamais gravées dans ma mémoire et au plus profond de mon cœur. Elles sont restées indélébiles malgré les années qui ont passé.
Nous avons visité Bethléem, Jérusalem... mais mon récit va ignorer ces lieux pour vous parler de 2 événements .
Un étonnement d'abord. Nous dormions dans de vrais lits dans des couvents et non pas sous les tentes comme tout bon scout digne de ce nom.
Quel confort!
Et puis cette messe au Saint Sépulcre. Le plus haut lieu de notre christianisme, devant la porte de Son Tombeau Vide !
Nous ignorons comment le Père de Jerphanion avait pu obtenir la permission de célébrer la messe à 8h précises, et ce, seulement jusqu'à 8h30. Les horaires étaient draconiens Quel silence! quelle attitude respectueuse nous avions durant tout l'office ! Pour moi, c'était de l'irréel !
Trois jours sont très vite passés, et nous voilà le dernier jour au bord du Lac de Tibériade, à l'endroit même où Jésus a accompli la plupart de ses miracles . Nous nous promenions au bord du lac lorsque l'on s'est rendu compte de l'absence du Père. Inquiets, nous le cherchions partout, quand soudain, l'un d'entre nous pousse un cri : "le voilà !" Et pointe du doigt une barque se dirigeant vers le rivage.
Nous allions assister à une scène extraordinaire! Imaginez le Père de Jerphanion debout dans la barque. Dans sa main l'Évangile et nous lisant le passage de la Pêche Miraculeuse qui avait eu lieu là, à l'endroit même où nous nous tenions *! Plus qu'une scène c'était une apparition, et nos cœurs étaient brûlants à l'écoute de Sa Parole.
Le retour s'est fait dans les mêmes conditions que l'aller Mais jusqu'aujourd'hui, je me sens riche de ce grand vécu.
Texte réalisé avec l'aimable participation de ma cousine, Marie-Françoise Delifer
* Évangile selon St Jean .chap 21. Versets 1 à 7
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