Noël
En notre petite famille, les fêtes religieuses étaient sacrées et donnaient l’occasion à de belles rencontres familiales à Noël.
Chacun de nous peut entrevoir la fête de Noël d’après son âge, ses convictions, son milieu. Les enfants, rêvant d’anges, de crèche, de cadeaux.
Une année, je me souviens quand maman m’a demandé de faire le papa Noël.La réunion et la distribution des cadeaux des enfants des 4 frères, Alexandre, Paul Jean Pierre et moi, devait se faire dans la maison des grands parents, à l’immeuble de Bzommar.
Je devais me déguiser en père Noël, avec une hotte, remplie de cadeaux des 3 familles, soit 8 garçons et Christiane de 4 ans.
Les enfants, surexcités, étaient réunis dans la maison de mes parents, Je me cache chez les voisins ( les Davidian ) je me déguise, je mets le masque du père Noël et la hotte pleine de cadeaux, je sonne à la porte N° 9.
Tous les gosses attendent l’arrivée du père Noël dans le salon.
Je sonne, j’entends des cris, des hurlements.
"Qui est là?"
-"C’est le père Noël, il vient vous offrir des cadeaux parce que vous avez été sage. Je peux entrer?"
-"Oui, oui."
J’entre.
Des cris, des cris d’effroi, des pleurs…
C’est Alain, qui a eu peur de mon accoutrement, de mes yeux. Des pleurs, des cris propagés à tous les autres enfants.
C’était raté.
Je laisse la hotte à Evelyne, je retourne chez les voisins, enlève le masque et reviens avec le sourire.
Tous les enfants sont unanimes pour crier…C’est toi papa, c’est oncle Sérroop, moi j’ai deviné ,je savais moi c’est toi oncle Sérrop…Tu nous as fait peur
- Oui, c’était moi, j’ai rencontré le Père Noel, il m’a supplié de l’aider, car il était très très fatigué. Vous savez, il m’a reconnu, je devais faire ma B.A.
Pour les calmer, les mamans leur avaient remis les cadeaux, selon les noms sur les étiquettes.Ouf, c’était la foire…
Le calme revenu, chacun était heureux avec son cadeau.
Quel beaux et inoubliables souvenirs .Je me souviens de ce Noël, de la joie de tous ces petits, qui avaient entre 4 et 7 ans,
Devant mon ordi, je suis ému, en repensant à ces moments inoubliables.
Durant toute la journée , nous devions rester à jeun, afin de pouvoir communier le soir à la messe solennelle.
Il y avait une certaine fierté familiale à entendre ma sœur Rosette chanter, en soliste, "Minuit Chrétiens", suivi des cantiques de Noël, repris par tous les assistants debout, Je me rappelle que nous remplissions les premiers bancs de l’église.
Après la messe, nous étions tous invités chez mes parents et, c’était un cérémonial traditionnel, immanquable à observer.
Mon oncle Aris, frère de papa, avec Rose sa femme, ses enfants, Jean et Françoise, ses 2 sœurs, et sa nièce devaient obligatoirement être présents, et s’asseoir après avoir baisé la main de papa Sétrak le Patriarche, et lui avoir souhaité un Joyeux Noël.
Après avoir grimpé les 75 marches pour arriver dans notre appartement, les vieux étaient essoufflés, mais quelle joie dans leurs yeux!
Et la fête commençait, tous réunis, les plus jeunes chantaient des cantiques de Noël, accompagnés par Rosette, puis on passait à table, où toute la famille composée des 22 Delifer se retrouvait pour la soupe aux nouilles traditionnelle de maman.
Nous ne sommes que 4 Delifer maintenant, une partie est au ciel, et le reste est marié installé à l’étranger.
Pour nous, restés au Liban, c’est l'éternel Noël qui est toujours vivant, grâce à Choghig et Robert,(mon beau-frère et ma belle-soeur) réunis, heureux, autour de la table traditionnelle Dinde au riz ainsi que d’Evelyne et de son traditionnel tarkhana, (soupe à base de chou, de poulet et de kebbé) le jour de Noël.
Quelques jours plus tard, le lendemain du jour de l’an, papa nous réunissait, les 3 garçons, et nous chargeait d’une mission auprès de trois familles différentes celle d’aller présenter de sa part, les vœux de Bonne Année, à toutes les familles qui nous étaient apparentées.
Quant à mes parents, ils restaient à la maison pour recevoir les vœux de toutes les familles et connaissances disséminées à Beyrouth (Achrafieh, et à Bourj Hammoud )
Ces visites étaient nécessaires pour garder un certain contact, car le téléphone n’existait pas encore. Il nous fallait bien 3 à 4 heures pour remplir cette mission.
Nous étions bien contents le soir de faire part à papa du devoir accompli et surtout de voir nos poches pleines de bonbons et de chocolats.
A toute la famille Kasparian et Delifer, Joyeux Nöel et Bonnes Fêtes
Quelques jours plus tard, le lendemain du jour de l’an, papa nous réunissait les 3 garçons, et nous chargeait d’une mission auprès de trois familles différentes; à chacun, d’aller présenter les vœux de sa part, la Bonne Année, à toutes les familles apparentées à nous, désignées.
Quant à eux, ils restaient à la maison pour recevoir les vœux de toutes les familles, et connaissances disséminées à Beyrouth, Ashrafieh, Bourj Hammoud.
Ces visites étaient nécessaires pour garder un certain contact, car le téléphone n’existait pas encore. Il nous fallait 3 à 4 heures pour remplir notre devoir, bien contents le soir de faire part à papa de notre devoir, et surtout nos poches pleines de bonbons et chocolats.
Très émouvant
ReplyDeleteJe me souviens très bien de ce Noël en particulier. Ce sont très oreilles que le masque ne couvrait pas complètement qui t’ont trahi. Mais qu’est-ce qu’on avait peur ! On pleurait tous à chaudes larmes
ReplyDeleteTes oreilles. Sorry
DeleteQue de beaux souvenirs qui reviennent. Des moments précieux qui nous enracinent et nous ont rendu plus fiers et forts dans la vie. Je me rappelle aussi avec émotion que l'on jeûnait toute la journée jusqu'au repas familial. J'ai admiré papa qui a respecté cette règle toute sa vie. Pas facile, je dois l'avouer !
ReplyDeleteMerci Serop pour tous ces rappels.
Oui. C’est précieux de faire revivre tous ces souvenirs. Merci Sérop
DeleteQue de beaux souvenirs enracinés ds nos mémoires . Les temps ont bien changés , il y avait cette innocence , cette joie de vivre , cet esprit de famille . Cette année chacun chez soi et Dieu pour tous 🙏❤️
ReplyDeleteAvant la guerre 1940, les prêtres latins célébraient 3 messes basses ( au lieu d'une )
ReplyDeleteY a t il quelqu'un qui se rappelle.
En relisant ces quelques lignes de mon enfance, je suis très touché, car je me rappelle mes plus belles années
de ma jeunesse. Ces rencontres , en famille, c'était de la magie, irréelle maintenant. On n'était pas exigeant, un rien c'était un rêve
On chahutait de bon coeur, on chantait, on riait. On créait des amitiés réelles.
Amo Serop...c’est Talin. L’épouse de Patrick. Je tiens à te remercier pour ces mots et histoires très touchantes...j’ai hâte au mercredi pour tes anecdotes que nous partageons avec nos filles. Bisous d’Alexy et de Krystel 🥰
ReplyDeleteMerci de nous rassembler si émus autour de ces souvenirs et cet esprit de famille magique !
ReplyDeleteOn a les larmes aux yeux ...
Gardons toujours notre âme d'enfant pour nous émerveiller de la vie et de ses beautés
Joyeux Noêl d'amour d'espoir et paix pour tous .
Merci Christiane pour tes voeux
DeleteMerci beaucoup pour ce très beau récit de Noël ! A la maison, nous partageons avec vous le souvenir de la merveilleuse voix de Rosette qui venait souvent passer Noël à la maison quand elle était avec Lili à Paris et à laquelle nous demandions toujours de chanter pour l'assemblée présente.
ReplyDeleteJoyeuse fête de Noël chers Serop et Evelyne ainsi qu'à toute la famille !