Skip to main content

1. Quelqu’un a dit que le hasard était synonyme de la Providence

Avant de commencer à vous raconter la grande aventure de ma vie. je souhaiterais éclaircir quelques points.
Le récit que vous lirez chaque mercredi est un récit complet, à part entière.
L’originalité d'un récit qui retient l’attention, réside dans le fait d'une coïncidence, d'un hasard (appelez cela comme vous le voudrez.)
J’écris comme je parle, la belle langue française.
Tout est véridique. Je fais tout mon possible pour donner une image fidèle à des événements tels que je les ai vécus,

« « Qui m’a poussé à tourner à gauche plutôt qu’à droite?
Pourquoi suis-je revenu au point de départ au lieu de continuer ma route ? etc » »

Je vous laisse seuls juges.
J’espère que vous apprécierez de lire chaque mercredi, l’événement vécu, ou bien, de l’ignorer.
J’aimerais que mon initiative soit un trait d’union entre toutes nos grandes familles, éparpillées à travers le monde.

Avec toute mon affection
Sérop

Milliez

Printemps 1964, je commence à avoir des douleurs dans les reins. Tous les médecins auscultés, étaient incapables de me donner un diagnostic convenable.

Nous étions, Evelyne et moi, perdus. Que faire, qui contacter ? Nous pensons aussitôt aux enfants, Jocelyne, l’aînée, 12 ans, Allain 9, Laurent 8… Que faire, c’était irréel.. paniqués ..C’était la première fois que nous réalisions nos responsabilités envers nos enfants. L’avenir était sombre.

Sur les conseils d’un ami, nous prenons un rendez-vous avec un médecin généraliste. (inconnu.)

Après lui avoir remis ( sans conviction ) toutes les radios, les résultats des analyses etc. ce généraliste, ayant étudié sérieusement mon problème durant deux jours, me conseille d’aller à Paris LE PLUS TÔT, rencontrer le docteur Milliez à Paris, seul médecin capable actuellement de me guérir.

Le fils du Docteur Milliez, est marié à la fille d’un ami libanais. Nous la contactons, avec l’espoir d’obtenir un rendez-vous dans les 48 heures. Le lendemain, la dame nous répond, que le rendez-vous n’est possible que trois mois plus tard.

C’est dans un état de grande déception, et lassitude, que je me rends le lendemain au Safety Centre ( où je suis instructeur de futurs agents de l’Aviation Civile Internationale et instructeur appointé de simulateur ) complètement angoissé, pour donner mon cours aux étudiants étrangers (Africains et Asiatiques, ghanéens, philippins, thailandais …turcs, etc.) 

Au parking du Safety Centre, je croise, par hasard, mon patron Georges Saliba ( en général invisible le matin ) qui s’inquiète en me voyant abattu. Je le mets au courant de ma maladie. Il me rassure et me promet d’étudier le problème. Une demi-heure plus tard, il me demande dans son bureau.

D’emblée, il m’annonce que le rendez-vous avec le docteur Milliez est fixé pour le lendemain, à l’hôpital Broussais à Paris à 17 heures. ( c’est incroyable )

Ayant appris que le professeur Milliez est le président du syndicat des pilotes d’Air France, mon patron contacte aussitôt son ami le directeur de l’agence d’Air France à Beyrouth à qui il présente mon cas. De suite le directeur envoie un télex à Air France à Paris, au bureau du professeur Milliez, pour un rendez-vous urgent concernant un membre de la Compagnie, hors cadre, ancien pilote de la Cie Air France à Beyrouth.

La réponse est immédiate. Mr. Le Professeur Milliez attend Mr. Delifer le lendemain à l’hôpital Broussais à Paris à 17 h. Incroyable, je suis tellement touché, devant ce résultat, que mes nerfs lâchent.

Du professeur Milliez, suite à un cadeau offert par nous

A la maison c’est la panique, le problème des enfants, le magasin, les valises, les billets, l’argent etc. Alors que nous tournons en rond, désemparés, l’on sonne à la porte. Le chauffeur de la Cie Air France se tient devant moi, et me tend une enveloppe à l’intention

de « M. et Mme Delifer, avec les compliments de la Compagnie AIR France ».

A l’intérieur deux billets, places réservées en première Beyrouth/Paris sur le constellation du lendemain. (A partir de ce jour, je crois au Bon Dieu.)

Le soir, réunion urgente des familles, Alphonse insiste de venir garder les enfants chez nous, et non chez eux, afin de ne pas trop perturber nos enfants de leurs habitudes, Jacqueline se dit prête pour la libraire Embassy. Grâce à Jacqueline et Alphonse nous pouvons quitter Beyrouth avec quiétude, qu’ils soient remerciés de tout cœur.

Le lendemain matin, décollage à 7 heures de l’aéroport de Beyrouth. A l’arrivée à Orly, nous nous dirigeons en taxi directement à l’hôpital Broussais, avec nos valises où le professeur, le docteur Barietty, l’adjoint de Milliez, nous reçoit.

Après études des radios, il nous informe que je suis GUERISSABLE et insiste ( vue l’urgence ) à ce que je reste à l’hôpital dès le soir même pour commencer la biopsie des premiers examens. Je suis en première classe. Le surlendemain, je reçois un bouquet de fleurs de Jacques Unvoas, ancien chef pilote de la Compagnie Air Liban. Je quitte l’Hôpital Broussais trois jours plus tard, avec recommendations de garder le contact avec le docteur Barietty,

Evelyne rentre seule à Rueil chez Georges et Annick, des amours.

Deux mois plus tard, le Professeur Milliez m’autorise à rentrer à Beyrouth, sous traitement.

Le lendemain, je reprenais mon travail au Safety Centre, heureux de retrouver mes étudiants étrangers.

Comments

  1. Heureux hasard en effet d'avoir croisé ton patron sur le parking ! Une bonne adresse le docteur Milliez, j'espère ne pas en avoir besoin, mais si c'est le cas, je prendrais RV sur les recommendations de Séraphin Delifer.

    ReplyDelete
  2. Aussi remarquera-t-on l'adresse du Docteur Milliez sur sa carte de visite, en référence au grand aviateur Jean Mermoz... Encore un heureux hasard?
    Quoi qu'il en soit, merci Daddy de partager ce bel exemple de bienveillance.

    ReplyDelete
    Replies
    1. Pour un premier essai, c'est bien

      Delete
    2. Oui! Rue Mermoz! encore bel hazard pour un navigateur venu du Liban.

      Delete
  3. Super cette histoire de hazard. Et pour ajouter a ce hazard, 40 ans plus tard, je consulte a Geneve un docteur des reins et je lui raconte qu'il y a des dans la famille des antecedents, et je decouvre que mon docteur a Geneve etait l'eleve du Dr Milliez. Le monde est pleins de hazards.
    La question qui reste en suspend: Air France a offert des miles pour le vol?

    ReplyDelete
    Replies
    1. Je pense que la question serait: qu'est ce Jocelyne Alain et Laurent ont pu faire comme 400 coups durant les deux mois d'absence des parents...

      Delete
  4. Merci pour ce premier chapitre de tes mémoires: Juste une petite correction. Après ta visite à Paris chez Dr Milliez, Evelyne et toi vous êtes chez nous. A ce moment c'est Nicole et moi qui vous avons reçu chaleureusement et non Annick et moi.

    ReplyDelete
  5. Souvenirs , souvenirs , que d’émotions intenses . Quelle est belle la solidarité, la fidélité entre les hommes , la famille , les amis . Toutes les aventures , péripéties, que ns Libanais avons connus , devons notre reconnaissance , gratitude au tonton Georges . Ce tonton qui a reçu systématiquement toute cette famille arrivée , toujours ds des conditions déplorables . Il s’est occupé avec Annick de chacun de nous , nous étions logés à l’enseigne , les conseils étaient toujours bienvenus et toujours appliqués. On n’a jamais compris par contre pourquoi il ne nous a jamais donné un argent de poche , toujours quelque chose qui manque . Ce feuilleton s’annonce riche en rebondissements, . Amour , gloire et beauté .

    ReplyDelete
  6. BRAVO. MAGNIFIQUE! Encore !

    ReplyDelete
  7. Cher Serop (et Evelyne, cela va sans dire !)

    Quel début !
    Nous attendons mercredi prochain avec impatience !
    Avec toute notre affection,
    Florence et Bernard

    ReplyDelete
  8. En effet je suivrais avec plaisir ce nouveau feuilleton du mercredi.
    Une petite modification ce n’était pas moi en 1964 mais Nicole. Moi , je me suis occupée d’Evelyne quelques années plus tard pour son mal de dos. ��

    ReplyDelete
    Replies
    1. oui annick, tu as raison; en effet c'était Nicole, elle a été très gentille de m'aider

      Delete
  9. Dans notre famille , toutes les missions impossibles deviennent possibles .Nous le réalisons avec Amour et l’élégance du cœur 💓.

    ReplyDelete
  10. This comment has been removed by the author.

    ReplyDelete
  11. This comment has been removed by the author.

    ReplyDelete
  12. Super blog. Merci pour ce partage de tes souvenirs. Un ange doit veiller sur vous deux, heureux propriétaires de la chambre bleue qui nous accueillez dès que l’occasion se présente.

    ReplyDelete

Post a Comment

Popular posts from this blog

78. TEMOIGNAGES DE NOS LECTEURS

"Merci cher Tonton de ces magnifiques témoignages et souvenirs. Je me souviens de vos week-ends à Baabdat chez nous aux temps heureux . Je me souviens de la librairie où je venais découvrir les livres. Je me souviens des pique-niques au retour du ski dans les montagnes généreuses du Liban que tu as su si bien décrire. Sais-tu qu’avec ton patronyme DELIFER on peut faire une belle anagramme ? Oui, nous avons vu DEFILER les souvenirs heureux ou tristes qui resteront dans nos cœurs." Monique et Jean-François Devedjian-Patin

76. HORS SERIE - Sérop Delifer, un siècle d’histoire(s) libanaise(s) [extrait de L'Orient-Le Jour]

Caroline HAYEK, journaliste au journal L'Orient-Le Jour, a découvert par hasard ce blog lors de recherches sur internet. Les nombreux récits ont inspiré la journaliste qui a entrepris d'écrire un article centré sur le plus ancien lecteur du journal. Elle s'est empressée d'entrer en contact avec Sérop pour organiser un entretien chez lui. L'article est paru lundi 26 juin 2022 , en voilà le contenu. PORTRAIT Sérop Delifer, un siècle d’histoire(s) libanaise(s) « L’Orient-Le Jour » est allé à la rencontre de son plus ancien lecteur. Caroline HAYEK Le 8 juillet 1924, les premiers feuillets du nouveau journal L’Orient sortent tout chauds des rotatives d’une imprimerie beyrouthine. À 22 ans, Georges Naccache, son cofondateur et rédacteur en chef, mue par sa passion pour l’écriture et la langue de Molière, est pressé de décrypter le nouvel ordre régional né de la chute de l’Empire ottoman, mais aussi de raconter ce « beau désordre » qu’est le Liban. « Nous vous proposons se

77. La robe de baptême

Nous sommes en 1925. Sitt Nazira Kasparian, la maman d'Evelyne, est assise dans la cour de la maison, et rêve en apportant la dernière touche à une robe en satin blanc qui servira de robe de baptême. Un garçon ? Une fille ? Peu importe, pourvu que le bébé soit en bonne santé.  Sa naissance est imminente.  « Il faut que je me dépêche de terminer cette robe. Je veux qu'elle soit prête à temps afin que tous les invités puissent l'admirer lors du grand jour » pense t-elle. La sage femme est formelle, l’arrivée tant attendue est prévue dans une semaine. « C'est une fille !  Elle s’appellera Evelyne, et cette robe que j’ai cousue avec tant d'amour lui ira à merveille pour célébrer son baptême » jubile sitt Nazira. Evelyne gardera précieusement cette robe pendant des années. Celle-ci servira lors des baptêmes de plusieurs générations de bébés de la famille. Nous sommes en 2022, le 25 février, Evelyne vient d’apprendre la naissance de la petite Max, fille d’Alicia et de F