Un journaliste Anglais, correspondant de la revue Newsweek, venait souvent à la librairie, non pour lire le Daily Mail, mais pour faire du chatting . Très correct, il se mettait de côté pour ne pas déranger les clients, mais moi, il me dérangeait beaucoup, car je profitais des rares moments creux pour faire les comptes de la Librairie. J’étais fasciné par ce qu’il me racontait. J’avais l’impression qu’il voulait oublier le cauchemar de la guerre qu'il avait supporté pendant six mois. Il m’a appris, qu'à la fin de la guerre du Vietnam, la direction de Newsweek l’avait chargé de couvrir les événements au Liban. Il était installé près du couvent des Sœurs de la Charité, à Ashrafieh, non loin de la librairie. Il venait souvent les après-midis, et me débitait des histoires de la guerre vécue dans la jungle du Vietnam. Je l’écoutais attentivement. Nous sommes devenus des amis inséparables au fil du temps. "En général, racontait-il, la patrouille était composée de 10 hommes. E