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Showing posts from February, 2022

65. Jimmy, le journaliste anglais de la revue NEWSWEEK

Un journaliste Anglais, correspondant de la revue Newsweek, venait souvent à la librairie, non pour lire le Daily Mail, mais pour faire du chatting . Très correct, il se mettait de côté pour ne pas déranger les clients, mais moi, il me dérangeait beaucoup, car je profitais des rares moments creux pour faire les comptes de la Librairie.  J’étais fasciné par ce qu’il me racontait. J’avais l’impression qu’il voulait oublier le cauchemar de la guerre qu'il avait supporté pendant six mois. Il m’a appris, qu'à la fin de la guerre du Vietnam, la direction de Newsweek l’avait chargé de couvrir les événements au Liban.  Il était installé près du couvent des Sœurs de la Charité, à Ashrafieh, non loin de la librairie. Il venait souvent les après-midis, et me débitait des histoires de la guerre vécue dans la jungle du Vietnam. Je l’écoutais attentivement.  Nous sommes devenus des amis inséparables au fil du temps. "En général, racontait-il, la patrouille était composée de 10 hommes. E

64. En 1951, notre visite à la grand-mère d’Evelyne dans son village: "Karaköprü" (le pont noir), en Syrie.

La seconde année de notre mariage, Evelyne a tenu à me présenter à sa grand-mère maternelle, Philomène Séropian, qui vivait dans un village à 60 kms d’Alep. Nous prenons notre courage à deux mains, et nous voilà dans un taxi qui nous amène jusqu’à la frontière Syro-libanaise, peu après Tripoli. A la frontière, nous prenons un taxi syrien que pour rejoindre Alep, la grande ville du Nord.  Arrivés à Alep, Evelyne entreprend de chercher ses tantes, ses cousins, et les membres de sa famille qui habitaient dans cette ville. Hélas, nous ne les avons pas retrouvés Certains avaient quitté la Syrie, d’autres étaient décédés.  Nous décidons alors de reprendre la route, et nous nous dirigeons vers le village d'Azaz, afin de rencontrer les familles proches des Kasparian,  Azaz est un village situé à la frontière avec la Turquie, où les trois familles Kasparian ont longtemps vécu, après avoir été chassées de la ville de Kilis en Turquie, par les Ottomans. Plus tard, dans les années 1940, toutes

63. Le client Russe de la librairie Embassy

La première année de l’ouverture de la libraire en 1964, un client étranger d’un certain âge, entre à la Librairie Embassy .  En voyant son allure en l'écoutant s'exprimer, on en déduisait qu'il devait être incontestablement de nationalité russe. Depuis ce jour, Nicolas est devenu un client régulier. Le plus curieux c'est qu'il était uniquement intéressé par les romans policiers. Immanquablement chaque semaine, il se présentait avec un "bonjour monsieur ou madame ", choisissait un nouveau roman policier, remerciait très poliment et nous quittait. Un dimanche il entra, très bien habillé, toujours avec le même cérémonial. Il arborait une décoration sur le revers de sa veste.  Je lui demandai ce qu'elle représentait. Avant de me répondre, il s’assit sur l'unique chaise face à moi, et se mit  à me raconter sa vie avec émotion. "M. Delifer, je suis un russe blanc. Pendant la guerre, j’ai fui le régime soviétique et je me suis engagé dans l'arm

62. Mon premier séjour à Londres

En 1955, la compagnie Air Liban m’avait chargé d'une mission à Londres afin d'approfondir mes connaissances sur le "sextant périscopique". Cet outil était utilisé pour effectuer des vols en mode IFR (vols aux instruments) où il était nécessaire de pouvoir positionner de façon précise l’avion au-dessus des pays survolés, surtout en Afrique et sur l’Océan Indien où les aides radios étaient rares ou inexistantes. J’arrivais à Londres par une belle après midi. Je m’installais dans un hôtel que m'avait recommandé notre agent. Après une bonne douche et un "five o'clock tea", je quitte l’hôtel pour explorer le quartier. Je remarque dans la vitrine d’une librairie des cartes postales qui m’incitent aussitôt à en envoyer une à Evelyne. J'en choisis une (le pont de Londres) et je note l’adresse de mon hôtel au dos. Je remarque un peu plus loin une boîte aux lettres, un gros tuyau rouge planté au beau milieu du trottoir, et j'y glisse la carte. Le lende